ORIGINE de la Danse Authentique

par Wes Howard

La première fois que j’ai entendu l’expression “authentic dance”, c’était avec Vera Orlock qui nous guidait dans un travail de Body-Mind Centering lors d’un stage que j’animais à Paris en 1993. L’exercice faisait partie de l’enseignement de cette méthode.

L’expérience consistait à créer un groupe de cinq à sept personnes qui s’empilaient pelle-mêle ensemble dans la plus grande promiscuité possible, les yeux fermés. Un autre groupe faisait les “anges gardiens” des danseurs de sorte que personne ne se fasse mal pendant la danse. Et puis le groupe de mettait en mouvement et la danse évoluait organiquement pendant le temps que Vera nous accordait.

J’ai souvent animé cette expérience par la suite pendant mes stages “Danse et Environnements”, ensuite “Danse Corps Nature”, un peu partout en Europe. Certainement, j’ai ajouté des choses, oublié d’autres. Je sais que j’invitais les danseurs à respirer à l’unisson et à commencer la danse avec seulement des mouvement de la colonne au début. Je ne sais plus si c’était comme ça avec Vera ou non.

Au fur et à mesure que j’observais la façon dont cet exercice se déroulait, j’ai commencé à observer que les choses se répétaient. Il y avait des étapes organiques similaires qui se mettaient en place avec chaque groupe. Peu importe qu’ils étaient débutants ou danseurs accomplis, hommes, femmes, jeunes, vieux, italiens, lithuaniens, portugais ou français...

Pendant cette même période, mes recherches ont été très nourries des travaux de Rupert Sheldrake sur les “champs morphiques”. Cela devenait évident que quand le corps est en corps à corps avec d’autres corps, il y a connexion entre les inconsciences et connexion avec les environnement invisibles qui nous entourent: gravité, rotation etc. ainsi qu’avec la présence constituée des “anges gardiens”. La danse authentique génère un puissant champ morphique.

José Gil, dans son livre magistral concernant la danse post-moderne, “O Movimento Total” (hélas, jamais édité en France dans sa version française!) parle de ces connexions en évoquant le travail de contact improvisation de Steve Paxton.

Ce qui est évident pour moi à présent, c’est qu’il y a une danse organique au cœur du corps qui, une fois stimulée et comprise, évolue en toute beauté. N’ayant aucune prétention narrative, psychologique, esthétique ou autre, elle s’apparente à un art plastique abstrait ou à une “méditation” charnelle quasi philosophique de l’interaction des organes entre eux, des personnes entre elles et du groupe en connexion avec le corps vivant de la planète. Wes Howard